Jeux Vidéo

Console VS PC : une guerre de trente ans

Le jeu vidéo voit s’affronter, depuis les années 80, deux clans de joueurs : les pécéistes et les consoleux. Chacun prétend que sa machine de prédilection triomphe sur la partie adverse, mais force est de constater qu’on est presque en 2012 et que le débat n’est toujours pas clos.

Je vous propose donc une réflexion sur les forces et faiblesses du jeu vidéo dans ces deux univers, afin d’essayer d’entrevoir une issue à ce combat acharné.

 

Jeu console : convivialité et budget

La console de jeu est vraiment la machine qui a popularisé le jeu vidéo auprès du grand public. On se souvient par exemple du succès des NES, Super NES et autres Megadrive, qui ont fait naître des monuments tels que Super Mario ou Sonic. Bien entendu, cette aventure a aussi été le théâtre d’échecs et de succès en demi teinte ; je pense notamment à la Sega Saturn ou à la Nintendo Gamecube.

Aujourd’hui encore, la console de jeu est plus populaire que jamais. Il suffit de se pencher sur les chiffres de vente de blockbusters tels quel Call of Duty ou Grand Theft Auto pour s’en apercevoir.

Comment parvient-elle à attirer la convoitise du public ?

Premièrement, il y a la convivialité. Une console de jeu trône en général au salon, branchée sur la télévision familiale. De plus, il a toujours été possible d’y jouer à plusieurs sur le même écran. C’est d’autant plus vrai à notre époque depuis l’arrivée des jeux vidéo ciblant les « casual gamers » (avec la Wii et la caméra Kinect de Microsoft). La console est donc un objet familial destiné à être utilisé par toute la famille.

Ensuite, le prix est également un facteur important. Une console récente se négocie entre 150 et 300 € selon le pack choisi. À l’heure où d’autres produits star des fêtes de fin d’année comme l’iPad vous coûteront pas moins de 500 €, la console de jeu apparaîtrait presque comme un cadeau bon marché. Cette dernière vous offre, pour un prix réduit, un large choix de jeux mais aussi de contenus. Je pense notamment aux services tels que la VOD Canalplay sur Xbox 360. En outre, il vous est possible de diffuser toutes vos photos, vos films et votre musique sur votre télévision.

Pour moins de 300 € donc, vous obtenez une console de jeu et un véritable lecteur multimédia !

Vous vous en doutez, tout n’est pas rose et la console a également droit à son lot d’inconvénients.

Tout d’abord, et c’est un fait récent, une console de jeu nécessitera de sortir souvent la carte bleue si vous voulez en profiter à fond. Non seulement les jeux sont chers (entre 60 et 70 € sur les consoles HD), mais presque tous les contenus additionnels intéressants sont payants ! Que vous vouliez télécharger un nouvel avatar pour le jeu en ligne, un joli thème pour l’interface de la console ou l’un des nombreux DLC disponibles (Downloadable Content, un concept qui pousse les développeurs à sortir des jeux incomplets pour vous faire payer la fin ensuite), à chaque fois il faudra mettre la main à la poche.

Pire, sur Xbox 360 et Wii, les transactions ne se négocient même pas avec du vrai argent mais avec un système de points qu’il faut acheter. Exemple typique : si vous voulez un jeu à 1200 points, vous allez devoir acheter (plus cher) un total de 2000 points pour pouvoir vous le procurer. Et le plus drôle, c’est qu’en général vous ne pouvez rien acquérir d’intéressant avec les 800 points restants que vous avez été obligés de payer.

Autre inconvénient, la console de jeu ne supporte qu’un seul type de contrôleur : le pad. Si celui-ci convient à la plupart des œuvres vidéo-ludiques, il se révèle particulièrement inadapté pour les FPS et les jeux de stratégie. Dans les faits, ces deux types de jeux sont pourtant représentés sur console (les premiers remportant même un franc succès), mais n’importe quel joueur PC ne peut que ricaner en voyant à quel point c’est imprécis d’y jouer au pad.

La console est donc peu chère, fonctionnelle, conviviale et sans prise de tête, mais renferme un certain nombre de coûts cachés.

 

Jeu PC : puissance et possibilités

Voyons maintenant le jeu PC. Populaire depuis les années 80, le jeu PC a lui aussi gagné ses lettres de noblesse, avec notamment d’excellents jeux d’aventure, comme par exemple les titres LucasArts tels que Day of The Tentacle. Le jeu PC a aussi été à l’origine de deux genres qui sont aujourd’hui incontournables : le First Person Shooter et le jeu de stratégie. Leur gameplay se prêtait en effet parfaitement au combo clavier / souris équipant les ordinateurs.

Aujourd’hui, le jeu PC est toujours populaire, principalement auprès des gamers. Ce succès a plusieurs raisons.

Tout d’abord, le PC est puissant. Avec une bonne machine, on a de meilleurs graphismes et des jeux plus fluides que sur console, ce qui est un gros avantage, surtout pour les titres où la précision et la dextérité sont à la base de tout.

Ensuite les jeux sont moins chers, 50 € maximum. Ajoutez à cela les promotions régulières sur les plates formes de téléchargement légal telles que Steam, et vous vous constituerez rapidement une grosse ludothèque à moindre coût.

Dernier avantage, le PC est plus polyvalent. Sur un ordinateur, on peut brancher et installer n’importe quoi : clavier / souris évidemment mais aussi manettes, volants et autres joystick pour jeux d’avion. Cela permet donc au PC de pouvoir faire tourner n’importe quel type de jeux, ce que la console a du mal à proposer en étant limitée à la seule manette (il y a aussi des volants, mais ceux-ci ne servent qu’aux jeux de voitures, déjà parfaitement jouables au pad).

En outre, des communautés de fan se forment autour des jeux et de nombreux mods et extensions gratuites voient le jour, ce qui est impossible sur console, la faute à un système fermé où il faut payer tout le temps.

Le jeu PC a pourtant lui aussi son revers de médaille.

Premièrement, il faut débourser une somme astronomique pour avoir une machine digne de ce nom : comptez 1400 € pour un PC de gamer qui restera performant plusieurs années. Un consoleux qui a acheté une machine à 400 € en 2005 peut aujourd’hui jouer à Skyrim et à Battlefield 3 sans aucun problème ; ce n’est bien entendu pas le cas du pécéiste qui se serait procuré une bécane au même prix cette même année. Et encore, je ne suis pas sur du tout qu’un gros PC de gamer de 2005 puisse faire tourner des jeux récents dans de bonnes conditions.

Deuxième inconvénient : Windows. Sur un PC, on a tous des composants différents, on installe un peu tout et n’importe quoi, le système s’encrasse et ses performances baissent. Du coup, on est pas du tout certain que le jeu qu’on vient d’acheter fonctionnera correctement. Une préoccupation dont les consoleux n’ont souvent que faire : la majorité des jeux actuels sont optimisés pour console et ensuite adaptés sur PC.

Enfin, le PC n’est pas des plus convivial et donc presque exclusivement destiné aux gamers. On joue tout seul dans son coin ou sur internet, et on ne se fera donc pas de petites soirées jeu entre amis comme c’est possible avec une console.

On peut conclure en disant que si le jeu PC propose de meilleurs graphismes et une ludothèque moins chère, il nécessite en revanche un investissement de départ beaucoup plus lourd et des connaissances techniques plus approfondies.

 

Le jeu Mac : here comes a new challenger ! (ou pas)

Ha ha ha, vous ne vous y attendiez pas à celle la ! Je ne pensais pas parler du Mac dans un article sur le jeu vidéo, mais la popularité croissante des machines Apple m’a fait changer d’avis.

Quand on parle de jeu Mac, on parle de jeu sur ordinateur : je ne vais donc pas passer mon temps à répéter ce que j’ai dis précédemment, car on retrouve les mêmes avantages et inconvénients. Je ne vais pas non plus discuter de l’intérêt d’OS X dans le domaine : la ludothèque du système pommé grossit de plus en plus chaque jour, mais reste anémique par rapport à celle de Windows. Et comme il est possible d’installer Windows sur un Mac, je vais donc considérer, au risque de recevoir des menaces de mort des fanboys les plus virulents, que l’on parle d’un Mac qui tourne sous Windows.

La vraie question à se poser est donc la suivante : un Mac peut-il faire office de PC de jeu ?

La réponse dépend de ce que vous entendez par « jeu ». Si pour vous, il s’agit de jouer à des titres comme World of Goo, Minecraft ou Counter-Strike (d’excellents jeux soit dit en passant), oui, le Mac pourra vous satisfaire. Mais si vous pensez plutôt à Skyrim et Battlefield 3, il va falloir mettre les choses au point : NON, NON, NON ET ENCORE NON !!!

Pourquoi au juste ? Les Macs sont de bonnes machines, avec des processeurs modernes, comme peuvent l’être les PC. Oui c’est vrai, mais il y a un point qui fâche : la carte graphique. Sur tous les ordinateurs Apple, qu’on parle des Macbooks ou des iMacs, on est confronté au même problème. Les modèles d’entrée de gamme ont des performances 3D minables, les modèles haut de gamme ont un rapport performance / prix totalement indécent.

Pour expliquer le pourquoi du comment, il faut comprendre comment Apple s’y prend pour concevoir ses produits. Selon la firme de Cupertino, le design passe avant tout et est donc élaboré avant de se préoccuper de ce qu’on pourra mettre dans la machine. Prenons le Macbook Pro par exemple : très beau et fin, il ne comporte pour seule voie d’aération que la charnière de l’écran. Comment espérez-vous dans ces conditions pouvoir refroidir un chipset graphique puissant ??

Le problème est le même avec les iMacs, qui utilisent eux aussi du matériel d’ordinateur portable moyen de gamme, car comme sur les Macbooks, les composants sont confinés dans un espace réduit avec peu de voies d’aération. En outre, il faut savoir que même sur les PC portables, les chipsets graphiques les plus puissants qu’on puisse trouver n’atteignent pas les performances des cartes 3D pour PC fixes. Apple est donc TRÈS loin du compte.

 

Qui va remporter la bataille ?

Si cette question est toujours sujette à débat, je vais vous donner mon avis : le jour où la console acceptera un dispositif de pointage aussi efficace que le combo clavier / souris, le jeu PC sera mort, et ce en dépit des avantages évoqués plus haut.

Rappelons-nous les inconvénients de la console : un système fermé où il faut payer tout le temps, et de mauvaises performances sur les FPS et jeux de stratégie. Le support du clavier / souris viendra donc corriger le second problème.

Quant au premier, il ne faut pas se voiler la face mais c’est devenu la norme actuelle. Apple a en effet réussi à faire adhérer cette idéologie au plus grand nombre, et le public n’est plus gêné par l’idée de payer pour tout et n’importe quoi.

Le jeu PC gardera toujours les plus geeks d’entre nous, qui aiment construire leur PC, bidouiller et installer des mods, mais ils deviendront marginaux. La simplicité devrait au final avoir le dernier mot.

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