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Microsoft peut-il relever Windows Phone avec les Universal Apps ?

Windows Phone

La conférence Build 2016 de Microsoft vient tout juste de se terminer, et au travers des différentes annonces dévoilées tout au long de cet évènement, il ressort une volonté nette de l’éditeur d’encourager le développement des Universal Apps, ces applications hybrides destinées à fonctionner sur tout type d’appareils.

La firme de Redmond compte bien sur ces applications pour permettre à Windows Phone de relever la tête et de grignoter des parts de marché à iOS et Android. Mais cette stratégie a-t-elle une chance de fonctionner ?

 

Universal Apps, le dernier espoir

Depuis ses débuts, Windows Phone ne parvient pas à s’imposer sur le marché des smartphones. Le rachat de Nokia a certes contribué à faire vendre auprès des clients attachés à la marque finlandaise (c’est notamment le cas en France), mais depuis l’abandon de ce nom prestigieux, le soufflé se dégonfle.

Principale cause de ce marasme, le manque d’applications de qualité, qui décourage à la fois les consommateurs qui n’y retrouvent pas leurs services favoris, et les développeurs qui considèrent que la base d’utilisateurs est trop peu développée pour justifier la création d’applications sur cette plate-forme. Pas d’applications, pas de clients. Et pas de clients, pas d’applications…

Pour sortir de ce cercle vicieux, une stratégie audacieuse a été mise en place : unifier tous les terminaux informatiques modernes sous la bannière Windows 10, un système d’exploitation hybride capable de fonctionner sur ordinateurs, tablettes et smartphones.

Pour accompagner ce nouveau système, Microsoft a imaginé les applications universelles, qui constituent une évolution des applications tactiles déjà introduites avec le mal-aimé Windows 8. La différence, c’est que ces applications sont conçues pour être utilisées sur tous les appareils précités grâce à une adaptation dynamique de l’interface utilisateur.

Universal Apps

En sachant que Windows est utilisé sur l’immense majorité des ordinateurs de la planète et que la mise à jour vers Windows 10 est gratuite pendant un an, on imagine bien que cette stratégie puisse s’avérer payante. Le grand nombre d’utilisateurs de Windows 10 incitera les développeurs à créer des applications ciblant ce système, et ces dernières profiterons du même coup à Windows Phone qui n’aura alors plus grand-chose à envier à ses concurrents.

En plus de cela, Microsoft envisage de faire d’une pierre deux coups en incluant sa Xbox One dans le programme, espérant ainsi booster les ventes de cette console qui peine encore à concurrencer la PlayStation 4.

La stratégie Universal Apps semble donc parfaite sur le papier. Windows 10 connait un franc succès, et les appareils hybrides ordinateur / tablette voient leurs ventes augmenter, au détriment des ardoises « historiques » fonctionnant avec iOS et Android. Le fait de disposer d’applications uniques et synchronisées entre tous ses appareils est un vrai plus pour le consommateur, à l’heure où l’information doit être accessible partout.

Pour autant, cela sera-t-il suffisant pour booster les ventes des smartphones sous Windows ?

 

Les applications ne font pas tout

Disposer d’une boutique d’applications bien garnie est un prérequis indiscutable pour la popularité d’un système mobile. Malheureusement pour Microsoft, cela ne fait pas tout.

En effet, tout le monde dispose aujourd’hui d’un smartphone, et chacun a ses petites habitudes avec iOS ou Android. Pour qu’un utilisateur se décide à changer d’écosystème et à renoncer à ses anciennes applications, il faut qu’il puisse trouver un avantage déterminant dans un produit de la concurrence.

Et c’est bien là que le bât blesse. Cela fait maintenant plusieurs mois que le marché des smartphones est arrivé à maturation, et que les évolutions dans ce secteur se font timides. Les constructeurs se contentent en effet d’améliorer l’appareil photo, le processeur ou la qualité de l’écran plutôt que de proposer de vraies innovations. Il n’y a donc aucune raison pour un consommateur de choisir un Windows Phone plutôt qu’un autre Android ou le dernier iPhone lorsqu’il est amené à remplacer son terminal.

Smartphones

Si Microsoft veut réussir, il faut que la société parvienne à se démarquer avec des fonctionnalités innovantes et utiles, que l’on ne trouve pas sur les téléphones Android et iOS. Elle l’a déjà fait avec la Surface, bien plus efficace que les tablettes concurrentes pour les tâches productives, notamment grâce à la compatibilité complète avec les applications PC.

Microsoft peut-il utiliser le même levier dans le monde fermé des smartphones ? Il semblerait bien que oui.

 

Continuum, la pièce manquante du puzzle ?

Le salut pourrait venir de Continuum, cette fonctionnalité qui permet de transformer son smartphone Windows en PC lorsqu’on le connecte à un écran externe, secondé par le traditionnel couple clavier souris.

Pour le moment, Continuum tient plus du gadget que de la vraie bonne idée pouvant faire pencher la balance. L’installation est compliquée à mettre en place, et on s’imagine mal débarquer chez des amis et débrancher écran, clavier et souris de leur ordinateur pour connecter le tout à son téléphone. Idem sur son lieu de travail. De plus, la solution n’est pas directement compatible avec les applications Windows traditionnelles mais seulement avec les Universal Apps, ce qui reste handicapant à l’heure actuelle.

Et pourtant, en creusant un peu le concept, Continuum pourrait bien devenir la killer feature dont les Windows Phone ont besoin pour décoller.

Continuum

Imaginez un smartphone puissant, fonctionnant avec un processeur x86 (ndlr : compatible PC), auquel on pourrait se connecter depuis un ordinateur, et sur lequel on retrouverait son environnement personnel et toutes ses applications Windows, le tout connecté à Internet via la connexion 4G du téléphone. Ne serait-ce pas là une fonctionnalité inédite, utile et unique ?

Lors de la conférence Build 2016, la possibilité d’utiliser Continuum grâce à un PC a justement été présentée. Il reste des contraintes, comme le fait qu’il faille impérativement se connecter via un réseau Wi-Fi (la possibilité d’utiliser un câble USB aurait été intéressante), que l’ordinateur cible fonctionne sous Windows 10 ou encore et toujours que seules les applications universelles soient supportées. Il s’agit cependant d’un pas dans la bonne direction.

Il ne reste donc à la firme de Redmond qu’à faire le nécessaire pour transformer l’essai, et l’arrivée d’un hypothétique Surface Phone bourré d’innovation intelligentes pourrait bien faire décoller un système mobile que beaucoup voient déjà mort et enterré.

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